Dominique Druge participe au processus de réconciliation qui se met en place au Burundi.

Dominique DRUGE

Le Burundi a fêté le cinquantenaire de son indépendance le 1er juillet dernier. Ce petit pays de la région des Grands Lacs est à un tournant de son histoire : il met en place une Commission Vérité et Réconciliation comme l’a connu il y a quelques années l’Afrique du Sud.


Une clé de réussite de ce travail réside dans la capacité des églises et des associations locales à accompagner la population tout au long de ce processus en étant attentif à :

encourager les personnes à raconter leur histoire devant les instances chargées de recueillir leurs

   témoignages ;

> accompagner la douleur individuelle et collective ;

> maitriser les processus de réconciliation ;

> créer des synergies locales et transfrontalières.


C’est dans ce cadre que Dominique Druge, invité par le MIR France[1], est intervenu pendant 15 jours à Bujumbura, la capitale du Burundi, en juin 2012 auprès :


  • de 24 associations des 3 pays de la région des Grands Lacs – Burundi, République Démocratique du Congo et Rwanda–, puis

      Ces associations sont des acteurs de paix et de non-violence dans leur pays respectif.

      Dans le cadre du colloque « Devenir acteur de la Réconciliation » Dominique Druge est intervenu

      sur l’esprit de la médiation et a répondu à 2 questions :

      > Faut-il tenir compte des émotions dans un processus de réconciliation ? Et comment ?

      > Au niveau individuel, quelles sont les étapes du processus de réconciliation ?


  • d’écoutants des églises qui accompagneront les personnes dans le processus qui se met en

       place.

       Au sein de leurs communautés respectives, ces écoutants accueillent déjà des personnes très

       éprouvées : malades, personnes marquées par la guerre…

       Dominique Druge est intervenu sur l’écoute de telles personnes et a mis plus particulièrement

       l’accent sur la nécessité :

       > d’écouter au-delà des mots, et

          Il est nécessaire d’être attentif à la façon dont la personne vit ce qu’elle exprime, notamment

          les émotions qui l’habitent.

       > de prendre soin de soi en position d’écoutant. Certains propos peuvent toucher profondément

          et l’écoute n’est alors plus possible.


Ces interventions ont été vivement appréciées et le MIR France et Dominique Druge sont sollicités pour poursuivre ce travail par :


  • la mise en place d’un programme de formation de formateurs à la paix, la justice et la

      réconciliation.

      Il est demandé de former des acteurs de paix parmi les responsables intermédiaires des

      communautés afin qu’ils puissent ensuite organiser eux-mêmes des formations sur ces sujets

      dans leur langue, le kirundi et toucher ainsi une large population.


  • la formation à la médiation humaniste.

      La demande émane d’une part d’un organisme de formation à la médiation basé à Bujumbura et

      d’autre part d’une école de formation de pasteurs baptistes qui envisage de créer un réseau de

      médiateur.


[1] Le MIR France est la branche française d’une organisation internationale dédiée à la non-violence crée en août 1914 : l’IFOR. L’IFOR possède un rôle consultatif à l’ONU et compte parmi ses membres six prix Nobel de la paix, dont Martin Luther King et Adolfo Perez Esquivel.